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- Chapitre XI - Épisode 9 : La Baie de Fundy
Chapitre XI : Le Nord-Est
Épisode 9 : La Baie de Fundy
Du 15 au 19 Mai 2016
Vidéo :
Musique Stompin' Tom Connors - Reversing falls darling Jim MacFarlane - My home in New Brunswick by the sea Stompin' Tom Connors - I am the wind Après Acadia National Park, nous quittons le Maine est les États-Unis direction le Canada et la province du Nouveau Brunswick.
Nous remontons la Baie de Fundy d'abord jusqu'à la ville de Saint-John puis vers celle de Moncton tout en explorant le Parc National de la Baie de Fundy.
Cette découverte de la région s'accompagne de deux mésaventures impliquant Carmen notre voiture, celle-ci visiblement peu encline à retrouver son pays natal.
Tout commence lorsqu'à une cinquantaine de kilomètres de la frontière canadienne, au milieu de nul part, l'aiguille de température du moteur monte dangereusement. Nous nous arrêtons et ouvrons le capot d'où s'échappe une inquiétante fumée blanche. Nous constatons que le réservoir de liquide de refroidissement est vide. Sur conseil d'un couple d'octogénaires américains venus très rapidement à notre rescousse, nous insérons plusieurs litres d'eau dans le circuit du radiateur faisant ainsi redescendre la température à un niveau normal. Nous reprenons la route, un peu stressés tout de même. À Saint-Stephen, première ville après la frontière, nous achetons du liquide de refroidissement et constatons que l'eau insérée plus tôt est déjà presque toute évaporée. Nous poursuivons notre chemin jusqu'à atteindre Saint-John.
Comme nous le redoutions, le niveau de liquide a encore bien baissé et nous nous rendons dans un petit garage pour découvrir le verdict : radiateur mort et à changer... Après comparaison avec la grande chaîne de garages Canadian Tire, finalement beaucoup plus chère, nous décidons de faire confiance à notre petit garage.
Nous restons donc un peu plus longtemps que prévu à Saint-John et en profitons pour découvrir cette ville connue pour avoir accueilli de nombreux loyalistes britanniques après la guerre d'indépendance américaine.
La Baie de Fundy est célèbre pour ses marées, les plus hautes au monde (jusqu'à 20 mètres d'amplitude par endroits). À Saint-John, ville située à l'entrée de la baie, l'amplitude entre la marée basse et la marée haute n'est "que" de 9 mètres environ, mais cela est suffisant pour donner naissance à un phénomène assez rare et étonnant, les "chutes réversibles".
Sur les différents jours que nous passons à Saint-John nous avons l'occasion de nous rendre plusieurs fois sur le site des chutes, à l'embouchure du fleuve Saint-Jean pour les voir dans leurs différentes configurations.
À marée basse, les chutes sont "classiques". Le niveau de la mer est 4,4 mètres en dessous de celui du fleuve et celui-ci se déverse donc dans la Baie en créant d'importants rapides.
Puis la marée monte progressivement, les eaux de la mer affrontent celles du fleuves jusqu'à atteindre "l'étal", environ 6 heures après la marée basse. À ce moment précis le niveau de la mer est égal à celui du fleuve, les deux courants se neutralisent, et c'est le seul moment où les bateau peuvent franchir les "chutes".
Enfin, à marée haute, le niveau de la mer est 4,4 mètres au dessus de celui du fleuve, entraînant un fort courant inversé, l'eau de mer se déverse alors dans le fleuve et remonte vers l'intérieur des terres sur plus de 120 kilomètres.
Une fois Carmen remise sur pieds, nous reprenons la route et nous dirigeons vers le parc national de la Baie de Fundy. Nous sommes très contents d'avoir réglé ce problème, c'est une superbe journée. Le moral est au beau fixe !
La route pour atteindre la côte et le parc est une succession de montées et de descentes abruptes.
Et justement dans une descente, nos freins lâchent littéralement. La pédale est complètement détendue et nous n'avons plus aucun freinage... Heureusement nous pouvons nous mettre sur la position "Low" et ainsi utiliser à fond le frein moteur. De cette manière et au terme d'une dernière descente épique à 15%, nous parvenons à nous immobiliser sur le parking du Visitor Centre du parc. Nous sortons de la voiture et constatons une perte de liquide importante au niveau de la roue arrière droite. Un ranger du parc comprenant notre désarrois nous confirme qu'il n'y a aucun garage à moins de 80 kilomètres et nous invite dans son bureau pour que nous puissions utiliser son téléphone et contacter notre service d'assistance.
Après environ une heure, le dépanneur arrive. Il remorque notre voiture et nous prenons place dans son pick-up. En chemin nous lui parlons de notre problème et il décide de s'arrêter pour inspecter la roue arrière droite. Le tuyau rigide du circuit hydraulique a lâché provoquant la fuite de liquide et la perte du contrôle des freins. Il nous propose alors de nous conduire au garage d'un ami qui pourra nous refaire ça pour beaucoup moins cher que dans un garage classique. Nous acceptons et après environ une heure de route atteignons le garage situé au beau milieu de nul part à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Moncton.
Le garage est un endroit complètement différent de tout ce que l'on a pu voir jusque là. C'est une affaire de famille où l'on sent que débrouille et récupération sont les maîtres mots. Sans nous adresser la parole le fils se penche pour regarder la roue arrière droite. Il va ensuite faire son rapport à son père qui nous explique que la pompe de frein ainsi que le tuyau du circuit sont a changer. Pour le tuyau il faudrait commander la pièce et ça pendrait deux jours, "mais pas de problème on peut s'arranger". Le fils prend alors sa voiture pour aller chercher les pièces et revient une vingtaine de minutes plus tard. Une heure encore s'écoule pendant laquelle s'activent plusieurs personnes pour "fabriquer" et installer un tuyau de rechange. Tout semble solide et efficace et Carmen freine à nouveau ! Nous réglons une note bien en dessous de nos estimations les plus optimistes (120$ - 80€) et gagnons Moncton pour y passer la nuit.
Au départ de Moncton cette fois nous reprenons notre découverte de la côte de la Baie de Fundy interrompue plus tôt par notre problème de freins.
Les Hopewell Rocks.
Le phare de Anderson Hollow construit en 1889.
En face du phare se trouve un vieux navire en bois abandonné.
Nous continuons et atteignons le Cap Enragé et son phare.
Nouvelle illustration de l'incroyable amplitude des marées dans la baie.
Nous atteignons enfin le parc national de la Baie de Fundy.
Première balade vers les chutes Dickson.
Puis nous empruntons le sentier de la mine de cuivre qui offre quelques beaux points de vue.
"Quelque soit la durée de la nuit, le soleil finit toujours par revenir..."
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Commentaires
Super les adirondacks rouges !